Le vide à l’origine du mouvement
Partant de l’immobilité WU JI (ou vide de tensions et de polarités), pour aller vers le mouvement TAI JI, dans l’alternance du Yin et du Yang, le pratiquant contacte en lui-même cette relation de principes, en apparence contradictoires. La plupart des exercices de Qi Gong commence en effet par l’immobilité, sans crispation, ni rigidité. Le pratiquant se concentre sur cet état, précédant le mouvement, quand tout est vide.
Le WU JI est une attitude intérieure qui se pratique debout. Ce peut être une « mise en condition » de quelques minutes avant le mouvement, ou une pratique isolée d’une heure voire plus. Il sert à créer ce « vide intérieur » où l’activité mentale est mise au repos grâce à l’état de concentration. La recherche de l’équilibre en Qi Gong est permanente. Ici, il s’agit d’un équilibre statique avant de passer à l’équilibre en mouvement.
Cette étape plus ou moins longue pourra s’accompagner de visualisation de son corps. Les mythes des ancêtres médecins taoïstes relatent que c’est par ce type de retour à l’intérieur d’eux-mêmes qu’ils ont su décrire avec précisions la place de chaque organe et leur fonctionnement, alors qu’il n’existait pas encore la pratique de la dissection. L’observation par les sens leur aurait permis de décrire tous les échanges et les circuits d’énergie.
« On façonne l’argile pour en faire des vases, Mais c’est du vide interne Que dépend leur usage ».
Lao Tseu - Tao Tö King
Par Catherine Peythieu le 25 fevrier 2010
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